L'impact de l'alimentation sur la santé ne peut être surestimé. Le fonctionnement de l'organisme, son bon état et le risque de maladie dépendent beaucoup de l'alimentation. Il s'avère que le régime alimentaire influence l'épigénome - un ensemble de substances spécifiques à chaque organisme qui ont la capacité de se fixer aux gènes et d'influencer leur activité. De plus, les derniers rapports scientifiques indiquent que l'alimentation affecte directement la séquence de l'ADN. Au fur et à mesure que la science se développe, il s'avère que le dicton "Vous êtes ce que vous mangez" prend de plus en plus de sens littéral.

Avec les progrès de la médecine et de la science nutritionnelle, on parle de plus en plus deseffets de l'alimentation sur la santé . La qualité et la valeur nutritionnelle des aliments consommés affectent les processus métaboliques, la sécrétion d'hormones, la composition du sang, la structure des membranes et d'autres éléments cellulaires et la densité osseuse. En fait, la santé globale du corps dépend beaucoup de l'alimentation. Cela est dû, entre autres, du processus cyclique de la mort des cellules de construction corporelle et de l'émergence constante de nouvelles, pour lesquelles des nutriments appropriés sont nécessaires. L'expérience scientifique croissante montre que l'alimentation peut réduire le risque de nombreuses maladies, même lorsque quelqu'un a une charge génétique. La question est de savoir jusqu'à quel point le régime alimentaire peut interférer avec la structure du corps humain. La relation entre la nourriture et les gènes peut être très étroite.

Dépendance de l'épigénome à l'alimentation

Ce que nous mangeons se traduit par des changements dans la lecture du matériel génétique et dans la séquence des gènes

Le matériel génétique et les produits fabriqués sur la base de sa "lecture" ne sont pas constants et inchangés tout au long de la vie. Ils sont influencés par de nombreux facteurs, et l'un des plus importants est le régime alimentaire, qui modifie l'épigénome . Un épigénome est composé de divers produits chimiques et protéines qui ont la capacité de se fixer à l'ADN et de moduler son activité en activant et désactivant les gènes. Ainsi, ils influencent la production ou l'inhibition de la production de protéines individuelles dans les cellules. Les épigénomiques sont appelées marqueurs. Ils ne modifient pas la séquence d'ADN, mais ils affectent la façon dont l'information contenue dans le gène est lue. Les marqueurs peuvent être transmis de cellule en cellule,dupliquer et être hérité par les générations successives. L'épigénome peut être fortement influencé par l'alimentation. Presque tous les gènes cellulaires dépendent des nutriments apportés par les aliments, comme le confirment des études sur la levure - des organismes très simples, mais avec des mécanismes cellulaires similaires à ceux de l'homme. Une expérience de Markus Ralser, biochimiste à l'Université de Cambridge, a montré que les nutriments libérés par les aliments modifiaient la fonction des gènes et la production de protéines. En termes classiques, les gènes contrôlent la façon dont les nutriments de l'alimentation sont utilisés pour fabriquer des particules plus grosses. Il s'avère que l'inverse peut être vrai - le métabolisme cellulaire, la disponibilité des nutriments et la façon dont ils sont décomposés affectent l'activité des gènes.

Effets alimentaires sur la santé : séquence d'ADN

Les derniers rapports scientifiques montrent que l'influence de l'alimentation est encore plus forte. Non seulement cela altère l'épigénome et affecte la façon dont le matériel génétique est « lu », mais cela peut altérer de façon permanente la séquence de l'ADN. Le Dr Steven Kelly et son doctorante Emily A. Seward du Département des sciences végétales d'Oxford ont mené une expérience sur deux types de micro-organismes parasites - les bactériesMollicuteset les eucaryotesKinetoplastida,qui infectent diverses espèces de plantes et d'animaux, et se nourrissent ainsi d'ingrédients complètement différents. En même temps, ils ont un ancêtre commun, donc leur matériel génétique est similaire.

Comment le matériel génétique est-il codé ?

La chaîne d'ADN est composée de divers éléments, et les plus importants dans cette expérience sont les bases azotées - adénine, guanine, cytosine et thymine. Selon l'ordre des bases azotées dans la chaîne d'ADN, différents acides aminés sont synthétisés. Un acide aminé est formé à l'aide de trois bases azotées adjacentes (triplet). Il est important de noter qu'il existe 64 triplets différents dans l'ADN humain qui codent pour 20 acides aminés. Cela signifie qu'un acide aminé peut être codé par différents triplets.

L'étude, dont les résultats ont été publiés dans "Genome Biology", a montré que la séquence d'ADN des micro-organismes expérimentaux change en fonction de la disponibilité de l'azote dans l'alimentation. Plus les régimes alimentaires sont riches en azote (riches en protéines), plus les alcalis sont riches en azote dans le matériel génétique. En revanche, une alimentation pauvre en azote (avec une forte proportion de glucides) privilégie les bases à faible teneur en azote. Malgré ces différences dans la chaîne d'ADN, les mêmes gènes sont toujours codés car les modifications des séquences de bases azotées ne se produisent que dans les triplets quicodent les mêmes acides aminés.

Les résultats de l'expérience ont montré une relation non découverte entre le métabolisme cellulaire et les changements évolutifs qui sont une conséquence des changements dans la chaîne d'ADN. Ils fournissent des informations préliminaires sur la façon dont le matériel génétique peut changer en raison de l'adaptation de l'organisme à différents régimes alimentaires. Cela explique également pourquoi des organismes étroitement apparentés ont un ADN si différent. De plus, il s'avère que sur la base de l'analyse du matériel génétique, il est possible de déterminer le type de régime alimentaire d'organismes étroitement apparentés. Le métabolisme cellulaire altéré sous l'influence de l'alimentation n'est qu'un élément influençant la séquence des gènes, mais cette relation est très forte et confirme l'affirmation populaire selon laquelle nous sommes vraiment ce que nous mangeons.

L'effet de l'alimentation sur la santé : exemples confirmés par la recherche scientifique

L'alimentation du père affecte la santé de la progéniture, car le sperme transmet des informations épigénétiques concernant, entre autres, Méthylation de l'ADN

  • Des scientifiques de l'Université Cornell, en analysant les données contenues dans les documents du "1000 Genoms Project", ont trouvé des preuves qu'un régime végétarien utilisé dans la mauvaise proportion d'acides gras oméga-6 et oméga-3 fourni avec la nourriture augmente le risque de maladies chroniques inflammatoires qui causent des maladies cardiaques et le cancer du côlon. C'est la première découverte qu'il existe une mutation induite par l'alimentation dans un gène spécifique. Sur la base de l'analyse des données, il a été conclu qu'un régime végétarien utilisé depuis de nombreuses générations dans la population du district de Puna en Inde pourrait provoquer une mutation beaucoup plus fréquente du gène responsable du métabolisme des acides gras polyinsaturés à longue chaîne.

  • Sur la base de l'expérience de 2011 avec les microARN végétaux (un type de matériel génétique), une relation étroite a été démontrée entre la biochimie des aliments et la biochimie de l'organisme qui les mange. Des particules de microARN végétaux circulant dans leur sang ont été détectées chez des animaux de laboratoire, ainsi que chez l'homme, qui influencent l'expression des gènes, c'est-à-dire le processus par lequel les produits stockés dans le matériel génétique sont fabriqués. Des chercheurs de l'Université de Nanjing ont découvert que le microARN le plus courant dans le sang des Chinois participant à l'étude était l'ARN du riz, un ingrédient alimentaire de base. Dans une étude chez la souris, il a été montré que le microARN du riz se lie à l'ARN messager de l'animal, empêchant ainsi l'expression d'un gène spécifique. L'expérience a montré que la présence du microARN réduisait la quantité de récepteurs dans le foie responsables de l'élimination du "mauvais" cholestérol LDL et augmentait le taux de LDL dans le sang.

  • WÀ la suite de l'analyse d'études épidémiologiques et moléculaires, il a été constaté que le régime alimentaire d'une femme enceinte affecte son épigénome et l'épigénome du fœtus, et a par conséquent un impact à long terme sur la santé de l'enfant. Selon Karen Lillycrop, spécialiste de la nutrition prénatale à l'Université de Southampton, le régime alimentaire de la mère dépend du risque que son bébé développe une résistance à l'insuline, un diabète de type 2, une hypertension artérielle, une maladie cardiaque et un risque d'obésité.

  • L'épigénome altéré par l'alimentation du père peut affecter le métabolisme du bébé, le développement du système immunitaire et le risque de maladie.

Source :

  1. Seward E.A., Kelly S., L'azote alimentaire modifie le biais des codons et la composition du génome dans les micro-organismes parasites, Biologie du génome, 17 : 226, doi : 10.1186 / s13059-016-1087-9 Les scientifiques découvrent des preuves génétiques que "nous sommes ce que nous mangeons ", https://www.sciencedaily.com/releases/2016/11/161115111720.html
  2. Caspermeyer J., Sommes-nous ce que nous mangeons ? Preuve d'un régime végétarien façonnant de manière permanente le génome humain pour modifier le risque individuel de cancer et de maladie cardiaque, biologie moléculaire et évolution, 2016, doi: 10.1093 / molbev / msw076
  3. Ce que vous mangez affecte vos gènes : l'ARN du riz peut survivre à la mort et modifier l'expression des gènes, http://blogs.discovermagazine.com/80beats/2011/09/21/what-you-eat-affects-your -les-gènes-ARN-du-riz-peuvent-survivre-à-la-digestion-et- altérer-l'expression-génique / .WGoKVPnhDIU
  4. Hunter P., Nous sommes ce que nous mangeons. Le lien entre alimentation, évolution et héritage non génétique, EMBO Reports, 2008, 9 (5), 413-415
  5. http: //articles.mercola.com/sites/articles/archive/2016/02/22/you-are-what-you-eat.aspx

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